ils nous veulent sans mémoire

Aujourd’hui, nos recherches nous mènent vers un troisième projet intitulé ils nous veulent sans mémoire. Ce projet prend son impulsion dans une critique des politiques de représentation qui – sous l’égide du tout-transparent, du tout-lisible et du tout-communicable – tentent de produire des sujets ultra-cohérents, dataifiés, dépolitisés, ouverts au contrôle, à la commercialisation et à l’anticipation. Face à un régime oculaire de grande envergure, ils nous veulent sans mémoire se présentera comme une tentative de gêner l’acte de voir, comme l’entretien d’une zone d’opacité rendant possible le renouvellement des gestes du soulèvement. Nous imaginerons le corps social comme un corps privé de sa mémoire, amputé d’un muscle primordial, celui de la contre-violence. Il nous semble alors important de questionner la responsabilité du poème et de la danse face au soulèvement, son mouvement et sa mémoire. L’intention n’est pas d’esthétiser le geste de contre-violence mais de créer une pièce qui est une répétition pour le geste, pour le faire entrer dans la main et créer l’habitude du soulèvement.